Nicolas Sarkozy a lancé un pavé dans la marre des auto-entrepreneurs le vendredi 13 mars 2015. Invité sur France Info, l’ancien président a déclaré qu’il était nécessaire de revoir le statut d’auto-entrepreneur…
Approche similaire à Droite comme à Gauche en campagne politique ?
N’est-ce pas ce que François Hollande avait déclaré pendant la dernière campagne présidentielle ? N’est-ce pas ce qu’avait également déclaré la ministre Sylvia Pinel jusqu’à la mise en place de la récente réforme…
On pensait en avoir fini avec la réforme du régime de l’auto-entrepreneur, et aux ronds de jambes de la Gauche pour faire plaisir aux artisans qui se plaignaient de concurrence déloyale….
Séduire les artisans en tapant sur les auto-entrepreneurs ?
Mauvaise surprise pour celles et ceux qui espéraient une consolidation du régime de l’auto-entreprise avec un éventuel retour de la Droite au pouvoir : Alors que c’est sous son mandat que ce régime simplifié avait été lancé, Nicolas Sarkozy a ressorti la vieille polémique de la concurrence déloyale des auto-entrepreneurs par rapport aux artisans ! Sur l’antenne de France Info il a ainsi déclaré sans prendre de pincettes :
C’est un caillou dans ma chaussure. (…) On a un problème de concurrence déloyale entre l’auto-entrepreneur, qui n’a pas d’obligation, et l’artisan.
Visiblement, dès qu’il est question de séduire l’électorat, tous les politiques (de Gauche comme de Droite) préfèrent taper sur les auto-entrepreneurs pour séduire les artisans qui ne les supportent pas…
Diviser pour mieux régner ? Ou simplement choisir de séduire une partie de l’électorat en tapant sur les plus petits ?
Pourquoi ne pas choisir une approche plus constructive et permettre à plus d’entrepreneurs et d’entreprises de bénéficier de conditions et de démarches simplifiées ? La France n’a-t-elle pas besoin d’entrepreneurs motivés et réellement aidés dans leurs démarches ?
Sarkozy retourne-t-il sa veste pour faire campagne ?
Comment une personnalité politique aussi visible peut-elle retourner sa veste aussi vite ? En effet, en 2009, le même Nicolas Sarkozy déclarait :
Le succès de l’auto-entrepreneur est en passe de devenir un phénomène de société. Je souhaite que l’on fasse de vos histoires personnelles des exemples dans les écoles, dans les cités, à la télévision.
Et lorsqu’il était critiqué sur le risque de favoriser le travail au noir en mettant en place le régime de l’auto-entrepreneur, Nicolas Sarkozy défendait ce régime en déclarant :
Que préfère-t-on ? Laisser les travailleurs indépendants qui paient leurs cotisations et leurs impôts face à la concurrence déloyale de ceux qui travaillent sans se déclarer et sans payer aucun impôt ?
Alors je vous pose une question Mr Sarkozy :
Que préférez-vous ? Séduire une part de votre électorat (les artisans) en détruisant l’espoir et les efforts de très nombreux français qui se sont lancés (ou vont se lancer) dans la création d’entreprise en passant par la petite porte de l’auto-entreprise ? … ou préférez-vous plutôt continuer à simplifier les démarches administratives et alléger les cotisations pour accompagner les bonnes volontés, les entrepreneurs, dans notre pays ?
Le statut d’auto entrepreneur, de par ses limites ne permet pas de gagner plus de 1900€ par mois. Dans la majorité des cas, le salaire d’un AE tourne autour des 700€/ mois pour les plus réguliers . Quel chef d’entreprise accepterait ce salaire.
Par ailleurs, l’auto entrepreneur exerce souvent son activité en complément d’un travail peu rémunéré. Cette petit augmentation du pouvoir d’achat permet de réinjecter de l’argent dans l’économie.
Il ne peut pas avoir d’ouvrier, ne bénéficie pas du HT, bref il n’a même pas droits aux prestations sociales.
La simplicité du sytème permet malgré tout à l’Etat de percevoir des impôts et des taxes sur ce travail.
Le statut limite la tentation du travail non déclaré, car si ce statut n’existait pas ce n’est pas pour autant que les petites entreprises auraient plus de travail.
Les AE ne visent pas la même clientèle que les PME.
Quand c’est la crise il faut toujours un bous émissaire . Il y a le même problème avec les taxi et les VTC, aussitôt qu’un faille permet de briser les monopoles et ainsi permettre l’accès à la « consommation » à un plus grand nombre, il y a une levée de bouclier.
Que dire des entreprises qui font travailler des AE?
Il faudrait plutôt obliger les AE à disposer d’une assurance de responsabilité professionnelle et contrôler plus sévèrement les secteurs qui utilisent le travail non déclaré.
Prenez l’exemple des serveurs, pourquoi pas un statut de serveurs en A. Cela permettrait au restaurateur de faire travailler quelqu’un au regard de son activité sans être contraint par les lois protégeant parfois trop les salariés et surtout le mauvais.
L’AE est obligé d’être bon dans son domaine, sinon il ne travaille pas. Ce qui n’est pas le cas d’un salarié.
Donc jusqu’à un certain niveau de salaire, je dis oui au statut d’AE. Au delà de ce salaire le statut doit changer.
Mais tout cela est déjà prévu.
Je finirai par un exemple.
Un ami agé avait un problème avec sa porte de garage électrique. Il a fait appel à un professionnel qui lui faisait changer le moteur et lui facturait 3 heures de MO. Cette personne a été mise en contacte avec un AE qui lui a réparé le moteur et lui a facturé 1H30 .
Au final le client est content, l’état touchera sa dîme et le premier artisan râle parce qu’il ne s’est pas gavé sur une prestation.
Si la PME trouve le statut d’AE plus avantageux que le sien, elle n’a qu’à essayer de faire son activité sous ce statut. Elle s’apercevra très vite que c entes pas possible.
Arrêtons de regarder constamment dans l’assiette du voisin et laissons les gens travailler légalement quand il existe une solution qui le permet.