Voici un reportage qui rappelle bien l’historique du statut auto entrepreneur, l’objectif du gouvernement lors de sa création, les conditions réelles vécues par celles et ceux d’entre nous qui se sont inscrits, mais aussi ses limites et les perspectives d’évolution auxquelles nous devons nous préparer avec le nouveau gouvernement.
Ce reportage se conclut sur une entrevue avec Hervé Novelli, le créateur de ce statut qui en rappelle sa vocation initiale :
Ce statut a été créé avec des limitations en terme de chiffre d’affaires car il a été voulu comme un pied à l’étrier pour ceux qui veulent créer une activité et qui vont ainsi pouvoir vérifier si leur idée d’entreprise est viable, ou comme un complément de revenus pour ceux qui ont une pension de retraite ou un salaire qu’ils estiment insuffisant. De ce fait, Hervé Novelli estime qu’il n’est pas surprenant que 9 auto entrepreneurs sur 10 soient en dessous du SMIC, d’autant plus que lorsque l’idée fonctionne bien, on la développe pour créer son entreprises sous un statut différent lorsqu’on dépasse les plafonds de chiffre d’affaires autorisés en auto entrepreneur.
Le journaliste rappelle qu’une auto entreprise sur 2 arrive à péréniser son activité. Hervé Novelli rappelle que pour les entreprises dites classiques, c’est également 1 entreprise sur 2 qui décède au bout de 5 ans. Donc il n’est pas étonnant que l’auto entrepreneur, qui est la forme la plus simple pour démarrer une activité, ait les mêmes ratios de réussites ou d’échecs qu’une autre forme d’entreprise.
Mais Hervé Novelli rappelle que cela permet d’échouer sans risque avec le fameux slogan « pas de chiffre d’affaires, pas de charges ».
Par rapport à la volonté du gouvernement Ayrault de corriger le statut auto entrepreneur, Hervé Novelli indique qu’il n’est pas opposé aux améliorations, notamment au sujet de la formation professionnelle, ou encore au sujet des dérives dans l’utilisation des auto entrepreneurs.
Mais sa crainte est que par volonté de corriger le statut, le gouvernement actuel ne lui porte un coup mortel, par exemple en le limitant dans la durée.
Limiter le statut dans la durée serait une très grave erreur ! Tout le monde ne peut pas prétendre à créer une vraie entreprise, donc tous ceux qui gagnent des modestes sommes pour mettre « du beurre dans les épinards » se verront contraints d’arrêter. Au final, du monde en plus qui pointe au chômage, de la misère en plus, et des milliers de petites rentrées d’argent en moins pour l’état