Laura Lemoine est photographe en auto entrepreneur et propose ses services au particuliers. Après un parcours professionnel très différent et après avoir vécu à l’étranger pendant un temps, cette jeune-femme suisse s’est installée en France pour rejoindre son mari qui l’a motivée à créer son entreprise pour vivre de sa passion pour la photographie ! Développer sa clientèle a été progressif, mais en utilisant les bons outils notamment sur Internet, le pari est réussi et Laura prévois déjà de passer à un autre statut d’ici 2014.
Je vous laisse découvrir cette interview et poser vos questions en commentaires !
[Ronan] Bonjour Laura, vous avez créé votre entreprise sous le statut d’auto-entrepreneur alors que vous êtes photographe ? Est-ce que votre activité ne relève pas plutôt de l’AGESSA ou de la Maison des Artistes ?
Laura Lemoine : Bonjour Ronan, et merci pour cette interview. Oui, effectivement j’ai créé mon entreprise Souris-Ouistiti sous le régime de l’auto-entreprise. Ce statut convient très bien avec mon travail.
L’AGESSA ainsi que la Maison des Artistes sont l’équivalent de la sécurité sociale pour les artistes et les auteurs. En tant que photographe principalement pour les particuliers, je n’y ai pas accès. L’AGESSA s’occupe principalement (en terme de photographie bien sûr), des « auteurs d’œuvres photographiques ou d’œuvres réalisée à l’aide de techniques analogues à la photographie. Les travaux réalisés pour des particuliers ne donnant pas lieu à diffusion ou exploitation commerciale des clichés, ils ne s’en occupent pas.
Avec le régime de l’Auto-Entreprise dans mon domaine, tout peut se réaliser, hormis les photos destinées à la diffusion ou exploitation commerciale.
[Ronan] Quel est votre parcours professionnel avant la création de votre activité et pourquoi avoir décidé de vous lancer en auto entrepreneur ? Quels sont les services que vous proposez ? Pouvez-vous déjà nous en dire plus sur vos prestations ?
Mon parcours professionnel a été quelque peu mouvementé. En 2004 je commençais un apprentissage d’employée de commerce dans un hôpital, avec l’espérance par la suite de devenir sage-femme. L’ambiance invivable des lieux me fit abandonner au bout d’un an, alors que je devais faire trois ans pour valider mon apprentissage. Suite à ce qui fut pour moi un échec, j’ai trouvé une place en tant que fille au pair à Londres, en août 2005. C’est ainsi qu’à 16 ans, je faisais mes bagages pour parcourir les 1000kms qui séparaient le village où j’ai grandis en Suisse, et la capitale de Grande-Bretagne. J’y suis restée pendant 2 ans.
Durant ces 2 années, j’ai profité de valider plusieurs diplômes d’anglais, je reste encore aujourd’hui bilingue. Après ces deux ans, retour en Suisse où j’ai commencé une formation à distance pour devenir secrétaire médicale, tout en partant du côté alémanique du pays pour « parfaire » mon allemand. Mais étant arrivée dans une famille américaine, l’anglais a vraiment pris une place plus importante que l’allemand durant ce séjour.
En arrivant en France en 2009 pour y rejoindre celui qui est devenu depuis mon mari, j’ai passé des mois à rechercher un emploi en tant que secrétaire médicale. Et un jour, après une énième candidature sans réponse…. Mon mari me parla de mon « rêve »…. Ne pourrais-je pas essayer de faire de ma passion pour la photo mon métier ? On ne voulait pas de moi dans une entreprise car « trop jeune, pas assez d’expérience, enfant en bas-âge »…. alors pourquoi ne pas devenir mon propre patron ? Et c’est là qu’il m’a parlé, lui aussi, du statut d’auto-entrepreneur (il n’y a pas d’équivalent en Suisse, alors je découvrais !)
Et voilà comment, le 12 avril 2010, Souris-Ouistiti naissait. Depuis, je me suis inscrite à une formation pour avoir mon CAP en tant que photographe Reporter, et une spécialisation dans les retouches numériques. Si tout se passe bien, je devrais avoir mon diplôme en juin 2013.
Aujourd’hui je propose des services variés pour les projets photos des particuliers. Des photos de mariages aux photos de nouveau-nés, mon objectif immortalise également les ventres arrondis des femmes enceintes, et les sourires joyeux des familles.
Mes prestations peuvent changer au gré des besoins, des envies et du budget de mes clients.
[Ronan] Est-ce que le régime auto entrepreneur s’est immédiatement imposé comme la solution idéale pour votre projet ou avez-vous hésité (ou commencé) avec un autre statut d’entreprise ?
L’auto-entreprise s’est immédiatement imposé à moi comme la solution idéale pour lancer mon projet. Cela me semblait être le statut le plus simple à gérer. A l’heure actuelle, je pense en changer d’ici 2014.
[Ronan] Comment avez-vous défini le prix de vos prestations ? Avez-vous des conseils à donner pour la définition de ses prix quand on commence son entreprise ?
Alors pour mes différents tarifs, il m’a fallu plusieurs essais avant de trouver un bon compromis entre une prestation au coût abordable pour les clients, et un chiffre d’affaires qui me permettrait de sortir un bénéfice suffisamment élevé pour nourrir toute ma petite famille. Je pense qu’il ne faut pas oublier que des prix trop élevés peuvent être un frein, mais que les offres trop alléchantes font souvent fuir.
De mon côté, j’essaie toujours d’avoir au minimum 50% du prix de la prestation qui me reviennent en bénéfice après déductions de tous mes frais. Que ce soit du RSI, aux coûts des albums et j’en passe.
[Ronan] Avez- vous préparé votre projet de création d’entreprise avant de vous inscrire en auto entrepreneur ? Quelles ont été les étapes pour préparer ce lancement ? Avez-vous fait une étude de marché, un business plan, une formation en création d’entreprise ? Avez-vous rencontré un comptable ou un conseiller ?
Oui, j’ai préparé mon projet, il a été également mûrement réfléchi. Je n’ai pas fait d’études de marché. Par contre oui, j’ai pris énormément d’informations auprès de l’ADIE pour établir au mieux mon projet, et de le mener à bien.
Je n’ai pas encore rencontré de comptable, mais cela devrait se faire soit avant la fin de l’année, soit en début 2013.
[Ronan] Avez-vous rencontré des difficultés avec les démarches administratives et si oui comment les avez-vous résolues ?
Ooooooooooooooh que oui…. Au début avec le RSI, j’ai bien galéré !!!! Entre le fait qu’ils m’avaient radié de la sécu, qu’après la sécu m’a reprise (sans demande de ma part) etc etc… que mes filles avaient disparus de la circulation en terme d’assurance…. J’ai vraiment cru un moment devenir folle !!! Mais à l’heure actuelle, tout est rentré dans l’ordre, et j’espère pour longtemps (rire). Aussi, lorsqu’on lance une entreprise, on reçoit plein de paperasserie d’autres systèmes d’assurances et tout, qui semble vous « sommer » de payer telle ou telle somme… à Savoir que RIEN n’est obligatoire à part vos cotisations au RSI. Je le dis, car j’ai bien failli me faire avoir !
[Ronan] Comment faites-vous pour trouver des clients et pour les fidéliser ? Travaillez-vous uniquement localement ou sur toute la France ? Utilisez-vous Internet et de quelle manière ? Avez-vous des conseils pratiques pour trouver des clients ?
Alors pour trouver des clients…… c’est souvent long et fastidieux. Les premiers mois je désespérais de ne pas travailler…. J’ai fini par offrir mes services à des amis, uniquement pour pouvoir me constituer un book. Et un jour, un gentil couple m’a contacté pour les photos de leur mariage. Mon premier vrai vrai contrat. Et surtout, mon premier mariage ! J’en menais pas large ! Et depuis, les rendez-vous et rencontres s’enchainent, les contrats se signent, et mon agenda se remplit.
J’utilise énormément internet oui. Entre les réseaux sociaux bien connus, un site Internet à la charte graphique faite uniquement pour moi, mon blog assorti que j’essaie d’alimenter le plus souvent possible……
Quelques abonnements à des serveurs qui envoient des demandes de devis de clients… Et beaucoup de persévérance finalement….
Je travaille sur toute la France ;).
[Ronan] Après ces premiers mois d’activité, quel est votre sentiment ? Quel est votre bilan sur cette aventure et aussi le statut d’auto entrepreneur ?
Après 2 ans d’activité, j’ai plusieurs sentiments à dire vrai. Je suis fière du chemin parcouru et de l’univers que j’ai créé.. Je suis également agréablement surprise et ravie du nombre de retours positifs sur mon travail.
Le bilan de mon aventure il n’y a que du positif, pour le bilan du statut d’auto-entrepreneur je lui trouve quelques failles, notamment le fait de ne pouvoir déduire aucuns frais, et de ne cotiser que « si peu » à la retraite. Aussi le fait parfois du manque d’informations…… lors de ma seconde grossesse j’avais reçu un conseiller du RSI à mon domicile, et je lui avais demandé s’il me serait possible d’avoir un congé maternité, ou autre, en tant qu’auto-entrepreneur. On m’a répondu gentiment que non. Et finalement, ce « droit » aurait été voté quelques mois après, sans avoir reçu l’info je ne me suis pas inquiétée de faire des démarches au moment de l’arrivée de ma seconde fille. Et c’est seulement plusieurs mois plus tard, que j’ai appris qu’en fait, j’étais bien passée à côté….
Mais depuis que je suis sur votre fil d’actualité, je ne manque presque plus rien.
Pour en savoir plus sur Laura Lemoine et son entreprise :
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Bonjour,
Je voudrais savoir quelle case avez vous cocher lors de la création de votre auto entreprise : artisan, commercial, libéral ?
Merci d’avance